Perception de loin :
Le cheval "fait avec" cette vision latérale borgne destinée à voir venir le danger de loin. Mettez-vous à sa place. Vous comprendrez mieux certaines de ses attitudes, et vous l'approcherez plus facilement :
- Sa vision monoculaire latérale lui permet de localiser des objets, mais pas d'apprécier leur distance. Cela explique ses brusques réactions quand un objet se déplace dans ce champ de vision latéral.
- Le cheval ne remarque rien si l'on reste immobile. En liberté dans un pré, il cherche en permanence à percevoir des évènements nouveaux. Il bouge la tête pour changer les distances optiques (il met au point).
- Face à un danger potentiel, son instinct de fuite est le plus fort, mais il en profite pour analyser la situation sous plusieurs angles et se rassurer. Dans un pré, si vous vous approchez trop vite, il fuit, analyse le danger et s'arrête.
- Sa vision de loin est toutefois bonne.
Cette vision panoramique est bien adaptée à la course, puisqu'elle lui permet de percevoir à peu près tout le paysage, à défaut des détails. Elle lui évite de percuter un obstacle : un cheval au galop évite toujours les hommes.
Comme le borgne, il s'adapte en prenant des repères. D'où l'importance de l'habituer à un maximum de situations quand il est jeune.
Perception de près :
Le cheval ne voit pas les choses aussi nettement que nous :
- Pour regarder une personne ou un objet avec attention, il tourne la tête pour bénéficier de sa vision binoculaire. Souvent, un cheval débutant en courses tourne beaucoup la tête pour analyser les détails de son nouvel environnement.
- Il a besoin de baisser la tête pour voir le sol devant lui, et ce qu'il mange.
- Les dimensions de l'oeil le rendent sensible à la lumière. Le cheval perçoit la limite entre la lumière et l'ombre comme un obstacle, comme un conducteur ébloui par le soleil qui rentre sous un tunnel. Il faut en tenir compte, par exemple, quand on l'approche, le déplace ou l'embarque dans un van.
De près, il s'aidera de l'odorat pour compléter sa perception des situations. Il faut accepter de se laisser sentir, renifler. C'est la manière du cheval de "voir" les choses !